Comprendre l’importance de la mobilité du regard
La mobilité est la condition normale et naturelle de l’esprit pour la sélection et la perception.
Et puisque la fixation centrale est nécessaire, la mobilité est également la condition naturelle et normale de l’œil, organe de la sensation.
Apprentissage naturel :
Dans la première et seconde enfance, la plupart des gens apprennent inconsciemment à maintenir leurs yeux et leur esprit dans cet état de mobilité et à recevoir leurs sensations à l’aide de la fixation centrale.
Mais malheureusement, pour toutes sortes de raisons, ces habitudes de vision correcte peuvent se perdre.
D’une façon ou d’une autre, le « moi » conscient intervient dans le fonctionnement normal et naturel.
Il en résulte que l’attention est dirigée avec fixité, au lieu de passer continuellement avec aisance d’un point à l’autre, et que les yeux, au lieu de changer constamment de direction, ont un regard fixe.
Effets :
Ce mauvais fonctionnement entraine des efforts physiques et mentaux, qui à leur tour aggravent le mauvais fonctionnement.
À la suite de ces efforts et du fonctionnement incorrect, la vision se détériore et, les mauvaises habitudes s’enracinant avec le temps, les yeux (surtout s’ils portent lunettes) perdent de plus en plus leur capacité d’autorégulation et de résistance à la maladie.
Comprendre :
Il n’y a rien de surprenant au fait que le regard fixe soit toujours accompagné d’effort et de gêne de la vision.
Car lorsque le regard est fixe, on tend vers un but impossible : on cherche à voir chaque portion d’une grande surface avec une égale précision.
Mais la structure de l’œil est ainsi faite qu’il ne peut « sentir » toutes les parties du champ visuel avec autant de clarté que la minuscule partie vue par la fixation centrale.
Et l’esprit, par sa nature, est incapable d’opérer une perception convenable sans que son attention passe continuellement d’un point à l’autre de l’objet considéré.
Regarder fixement, c’est ignorer ces conditions nécessaires de la sensation et de la vue normales.
Résultat :
Par son avidité anxieuse d’atteindre le but, qui est de voir le plus et le mieux dans le plus court laps de temps possible, la personne qui regarde fixement néglige les seuls moyens qui lui permettent d’atteindre ce but : en fait, elle cherche à obtenir l’impossible.
Le résultat est aussi mauvais que l’on peut s’y attendre : de la tension suivie de vices de réfraction et de mauvaise vision.
Intervention du conscient :
Dans la grande majorité des cas, cette habitude est acquise concomitamment avec les autres habitudes de bon fonctionnement (clignement, respiration, conscience)
Ce n’est que plus tard qu’elle se perd, en général grâce à l’intervention du « moi » conscient dont les craintes, tourments, tracas, désirs, chagrins et ambitions entravent toujours le fonctionnement normal des organes physiques, du système nerveux et de l’esprit.
Quand l’habitude de la fixation centrale a été perdue depuis quelque temps, l’œil semble perdre quelque peu de sa sensibilité naturelle par défaut d’exercice.
En même temps, si l’œil cherche à voir les objets avec une précision égale dans toutes les régions de la rétine, il s’ensuit une surexcitation de tout ou partie des régions excentriques dans leur effort pour augmenter leur sensibilité et réagir à cette surexcitation.
Sans la fixation centrale et sans mobilité, il ne peut y avoir de vision normale.
D’où la grande importance des méthodes qui, d’une part, enseignent aux personnes dont la vue est normale les moyens de conserver de bonnes habitudes (dont leur bonne vue dépend en général à leur insu)
Et, d’autre part, aident ceux dont la vue est défectueuse à surmonter leurs mauvaises habitudes responsables de leur mauvaise vue.